samedi 19 juillet 2008

Le cancer tue plus en Algérie qu’ailleurs




Une étude britannique révèle des insuffisances dans le dépistage




Par Kamel Mansari 19/07/ 2008

L’Algérie est le pays où l’on survit le moins au cancer, a révélé une étude publiée avant-hier à Londres qui met à nu les défaillances du système de santé algérien en matière de dépistage par rapport à un ensemble de 31 pays.

Baptisée Concorde, l’étude élaborée par l’institut The Lancet Oncology classe l’Algérie à la 31e place pour le taux de survie au cancer du sein, de la prostate, le cancer colorectal (cancer du colon) chez la femme et chez l’homme.


Selon la revue qui brasse des données recueillies auprès près de deux millions de patients dans 31 pays, les Algériens résistent mal au cancer et figurent aux côtés des Brésiliens et des Européens de l’Est au bas du classement, tandis que les chances de guérison à ces types de cancer sont généralement meilleures aux Etats-Unis et au Canada, suivis de l’Australie, du Japon et de l’Europe de l’Ouest.


Pour ce qui est du cancer du sein, les taux de survie en Algérie sont de 39 % tandis que la palme revient aux Américains avec près de 84 % des patientes toujours en vie cinq ans après le diagnostic. La France n’est pas loin derrière avec des taux de survie de l’ordre de 80 %, alors que ce taux est de 70 % en Grande-Bretagne. Pour le cancer de la prostate qui frappe en général des patients âgés, les chances de survie sont de 21 % en Algérie alors qu’elles sont de 91 % aux États-Unis, de 74 % en France, mais seulement de 51 % en Grande-Bretagne.


Selon des statistiques, 30 000 nouveaux cas de cancer sont repertoriés chaque année en Algérie dont près d’un millier concernant la prostate qui constitue la deuxième cause de mortalité chez l’homme après le cancer du poumon. Des spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme quant à la progression aussi du cancer colorectal en Algérie où quelque 4 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année avec un taux de mortalité allant de 40 à 50 %.


Ces spécialises estiment, toutefois, qu’un dépistage précoce réduirait fortement le taux de mortalité en Algérie grâce à une bonne stratégie qui détecte tôt les tumeurs de la prostate ainsi que des autres types de cancer.Le docteur Michel Coleman, professeur d’épidémiologie à Londres et directeur de l’étude, soutient, quant à lui, que l’accès universel au système de santé et la bonne qualité des soins favorisent des taux de survie élevés et assez uniformes dans les pays développés, à l’exemple des Etats-Unis. Plus de 100 chercheurs ont contribué à cette étude qui a brassé des données recueillies sur plus de 2 millions de malades dans les quatre continents. K. M.

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